L’établissement du groupe Elsan à Saint-Herblain, vient d’ouvrir son propre centre d’Interruption volontaire de grossesse. Ce qui porte à trois le nombre de centre IVG dans l’agglomération nantaise. Ouest-France Philippe GAMBERT. Publié le 07/12/2023 à 07h30 Un troisième centre d’interruption volontaire de grossesse (IVG), vient d’ouvrir dans l’agglomération nantaise, Au sein de Santé Atlantique à Saint-Herblain où se trouve une des plus grosses maternités du département (3 909 naissances en 2022). Évidemment les locaux du nouveau centre IVG, sont différents de la maternité proprement dite, comme cela est le cas dans les autres établissements où sont pratiqués les IVG.
Demande de patientes
« Le droit à l’avortement est un acquis majeur des femmes et le fruit d’un long combat pour disposer de leur corps », rappelle la Dr Sandrine Guinebretière, médecin gynécologue à l’origine de la création de ce centre. La gestation a été longue puisqu’elle porte ce projet depuis huit ans, en lien avec le planning familial et l’ARS (agence régionale de santé). « Nous avons le soutien des dix-sept gynécologues de Santé Atlantique. Et treize d’entre eux ont accepté de réaliser l’IVG instrumental. » Comme la loi l’y oblige, un partenariat a été passé avec un centre de santé sexuel existant, en l’occurrence celui du centre Simone-Veil du CHU de Nantes
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« Nous avons régulièrement des demandes des patientes auxquelles nous ne pouvions répondre. Encore plus depuis mars 2022 et la loi qui permet de pratiquer l’IVG jusqu’à quatorze semaines de grossesse (au lieu de douze auparavant N.D.L.R.), soit seize semaines après le premier jour des dernières règles (aménorrhée). »
« Nous avons régulièrement des demandes des patientes auxquelles nous ne pouvions répondre. Encore plus depuis mars 2022 et la loi qui permet de pratiquer l’IVG jusqu’à quatorze semaines de grossesse (au lieu de douze auparavant N.D.L.R.), soit seize semaines après le premier jour des dernières règles (aménorrhée). »
« Qu’elle soit majeure ou mineure, toute femme enceinte ne souhaitant pas poursuivre une grossesse peut désormais solliciter le centre IVG de Santé Atlantique pour demander l’interruption de celle-ci (par voie médicamenteuse ou chirurgicale). Seule la femme concernée peut en faire la demande. »
IVG y est prise en charge à 100 %
Dans un premier temps, la consultation, sur rendez-vous, avec un médecin se fera uniquement le mardi. Le suivi sera assuré par une équipe pluridisciplinaire : secrétaire, infirmière, médecins, conseillère conjugale et familiale à l’écoute des patientes.
« Il est important de mentionner que l’IVG est prise en charge à 100 % par la Sécurité sociale, sans dépassement d’honoraires », rappelle la Dr Sandrine Guinebretière.
Alors qu’il y a toujours des oppositions fortes à l’avortement, aujourd’hui en Loire-Atlantique les IVG peuvent être réalisées dans plusieurs lieux : à Santé Atlantique donc, au centre Simone-Veil du CHU de Nantes (où il est réalisé plus de 1 500 IVG par an), mais aussi au centre Clotilde-Vautier de la clinique mutualiste JulesVerne, ainsi qu’à Saint-Nazaire, Châteaubriant et Ancenis (dans les centres hospitaliers de ces villes). Enfin, les IVG médicamenteuses (possible jusqu’à sept semaines de grossesse soit neuf semaines après le début des dernières règles) sont aussi autorisées dans les cabinets libéraux en ville (de médecin ou de sage-femme).
Les IVG à Nantes, une histoire militante
Dans le département, depuis la loi Veil de 1975 son application s’est faite parfois avec difficulté. Au sein du CHU de Nantes, un premier centre a ouvert en avril 1975.« Mais, rappelle Philippe David, un gynécologue nantais, à l’époque, il s’est implanté à l’hôpital Saint-Jacques (près de la psychiatrie), le chef de service de gynécologie et la majorité des gynécologues du CHU de l’époque refusant l’IVG. Le médecin référent de ce premier centre IVG était un néphrologue. Les actes étaient pratiqués par des médecins généralistes militants, la plupart vacataires, sous anesthésie locale simplement. Les femmes qui avaient vraiment besoin d’une anesthésie générale nous étaient adressées à la maison de la naissance de SaintSébastien ou j’exerçais. »
Ensuite lorsque la maison de la naissance a intégré la clinique Jules-Verne, en 2004, sur son site actuel près de Paridis, le centre d’IVG Clotilde-Vautier a été créé.
(1)Santé Atlantique, Le centre IVG est joignable tous les mardis. Prise de rendez-vous par téléphone 0801 03 00 44 ou sur Doctolib.
© Ouest-Frace, publié le 07/12/23 par Philippe Gambert
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