Immersion à Clinical : devenez chirurgien d'un jour !

 La Clinique de Soyaux vient de se doter de l’un des derniers modèles de robot chirurgical. L’établissement, déjà pionnier dans le département, a proposé au grand public une prise en main inédite.

« Ca ressemble à un jeu vidéo, c’est un truc de fou. Le chirurgien opère avec le pouce et le majeur. » Dans le hall du Centre Clinical de Soyaux en mars dernier, Julien Viollet, infirmier de bloc opératoire, commente l’arrivée d’un nouveau venu. Un robot chirurgical baptisé Da Vinci X, un bijou de technologie développé par la société américaine Intuitive au cœur de la Silicon Valley. Et présenté au grand public.

Devant la console, une petite file s’est formée pour se glisser, « pendant quelques minutes », dans la peau d’un chirurgien. Maxine et Valentina, deux lycéennes de Saint-Paul à Angoulême, qui rêvent d’être médecins, ont séché le cours de sport « juste pour le voir ». Toutes deux vont se plier à l’exercice proposé : disposer, à l’intérieur d’un abdomen d’entraînement, de petits élastiques sur des sortes d’excroissance en plastique. 

Investissement « conséquent »

Da Vinci X fonctionne « comme une célioscopie avec une optique dans le ventre du patient et quatre pinces qui reproduisent les gestes du chirurgien », explique Claire Cavalié, cheffe de bloc. Pas une nouveauté absolue non plus pour le Centre Clinical, « puisque nous ne faisons que remplacer le modèle précédent », explique Stéphane Chabanais, le directeur de l'établissement. 

Le chirurgien pilote le robot doté de quatre "bras" depuis une console, Julie Desbois

Reste que celui de Soyaux a été pionnier sur l’apport de cette technologie en Poitou-Charentes. C’est en 2018 qu’il acquiert son premier robot qui, rapidement, a fait mouche. « À l’époque, certains de mes patients très bien renseignés venaient de Royan pour se faire opérer », illustre le Dr Olivier Lapouge, urologue intervenant depuis quinze ans dans l’établissement. Depuis, le centre hospitalier d’Angoulême s’est également équipé en juillet 2022, pour une première opération en octobre de la même année. 

Dans le hall de la clinique, la démonstration en live attise les curiosités. Pour Stéphane Chabanais, « il s’agit de démystifier des pratiques souvent totalement méconnues des patients eux-mêmes. » Aurélie est l’une d’elles : « C’est impressionnant. Je n’aurais aucun problème à me faire opérer avec cet outil. »

« Aujourd’hui, on ne pourrait pas se passer de cette technologie », note Stéphane Chabanais qui lâche du bout des lèvres le montant d’un investissement « conséquent ». Près d’un million d’euros pour une technologie qui, « avant tout, change la vie des patients », appuie le directeur. 

Aujourd’hui, Da Vinci X accompagne les actes chirurgicaux dans différentes disciplines, urologie en tête mais également en gynécologie ou encore en chirurgie générale, « du colorectal à l’hépato biliaire, en passant par la chirurgie de l’obésité » mais également thoracique et ORL.

© Céline GUIRAL, « Chirurgiens d'un jour aux commandes du robot », La Charente Libre, 14 mars 2025